Paroles et musique : Georges Brassens
Arrangements : Oswald d'Andrea
1 Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu'on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents.
Mais c'est une absurdité,
Car, à la vérité,
Ils sont là, c'est notoir'
Pour accueillir quelque temps les amours débutants.
R Les amoureux qui s'bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s'foutant pas mal du r'gard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui s'bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s'disant des " Je t'aim' " pathétiques,
Ont des p'tit's gueul's bien sympathiques !
2 Ils se tiennent par la main,
Parlent du lendemain,
Du papier bleu d'azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher...
Ils se voient déjà, douc'ment,
Ell' cousant, lui fumant,
Dans un bien-être sûr,
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé...
3 Quand la saint' famille Machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris,
Ell' leur décoche hardiment des propos venimeux...
N'empêche que tout' la famille
Le pèr, la mèr, la fill', le fils, le " Saint Esprit "
Voudrait bien, de temps en temps,
Pourvoir s'conduire comme eux...
4 Quand les mois auront passé,
Quand seront apaisés
Leurs beaux rêves flambants,
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds,
Il s'apercevront, émus,
Qu'c'est au hasard des ru's,
Sur un d'ces fameux bancs,
Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour