[ Featuring Caroline Loeb ]
1.
D'puis longtemps ell' l'avait dans la peau,
C'est pourquoi sur le Sébasto
Le long des murs, le soir ell' rampait
En disant : Il faut que je l'aie.
Un soir, qu'il sortait de l'atelier,
Elle aborda l'ouvrier
Lui disant : Si qu'on s'aimait,
T'as de bell's mirett's, tu m'plais.
L'ouvrier sourit
Et dit :
R.
Je sais qu'on t'appelle la vipère du trottoir,
Je sais combien tu fascines avec tes yeux noirs,
Oh oui ! je veux vivre désormais près de toi
Pourvu que tu ne sois rien qu'à moi.
De tous, c'est toi seul que je préfère
Maintenant,
Dit-elle, tout en lui mordant les lèvres jusqu'au sang,
C'est toi oui toi seul qu'elle aimera follement,
La vipère !
2.
Et mordu par le venin du mal
Il succomba, c'était fatal.
Il quitta l'atelier lâchement,
Ses amis, sa vieille maman.
Dans les bouges, maintenant il joue
Avec des fill's, des voyoux,
Et quand ell' vient lui donner
Son argent et son baiser
Alors, elle dit :
Chéri !
R.
C'est moi qu'on appelle la vipère du trottoir,
Pour toi, je vends mes baisers, mon corps chaque soir,
Tu sais que mon cœur t'appartient tout, mon costaud,
Je t'aime, car pour moi t'es le plus beau !
Veux-tu que je vole ? pour te plaire
Je l'ferai !
Je sens, que si tu me le commandes, je tuerai !
Chéri, elle sera ton esclave désormais
La vipère !
3.
V'la huit jours que la vipère a fui,
Et maintenant, toutes les nuits,
Pour la r'voir, il la cherche partout
Prêt à lui faire un mauvais coup.
Lorsqu'un soir, il la voit... et soudain
Il lui barre son chemin.
Tu vas rev'nir ou... sinon
Elle lui répondit : Non !
Alors tout surpris
Il dit :
R.
Je sais le pouvoir de la vipère du trottoir,
Un autr' s'est laissé prendre au miroir d'tes yeux noirs,
Comm' moi il a quitté le travail, sa maman,
Demain, c'est le bagne qui l'attend.
Prenant la vipère doucement
Dans ses bras
Il dit : Chérie, tu ne recommenceras pas.
Alors, sans pitié, froidement... il étrangla
La vipère !