Accoudée à son vieux bar,
Marilyn compte les regards,
Que lui balancent tous ces ivrognes,
Qui la matent et puis qui grognent,
Leurs yeux rivés sur ses nibards,
Comme des naufragés à un phare,
Ils s' verraient bien tous en besogne,
Avec cette poupée qu'on se cogne,
NA NA NANA NA NANA NANA NANA NA NA .....
Accrochée à son vieux bar,
Marilyn rêve d'être une star,
Sa petite tête remplie d'étoiles,
Elle se donne jusqu'à la moelle,
À tous ces escrocs à cigares,
Qui lui font croire à coups de dollars,
Que pour réussir sur la toile,
Marilyn doit se mettre à poil,
NA NA NANA NA NANA NANA NANA NA NA .....
Accoudée à son vieux bar,
Marilyn compte les cafards,
Ceux qu'elle écrase à coup de casseroles,
Jusqu'aux déprimes qui la rendent folle,
Elle court après Le septième art,
Mais tout ce qu'elle trouve c'est des remparts,
Pas de grands rôles, rien que des paroles,
Qu'elle voudrait noyer dans l'alcool,
NA NA NANA NA NANA NANA NANA NA NA .....
Accoudée à son vieux bar,
Marilyn compte les cauchemars,
Ceux d'une pauv' fille de comptoir,
Qui ne rêvait que de gloire,
Vidée par tous les pillards,
De tout ce qu'elle avait de plus rare,
Ses étoiles et ses espoirs,
Marilyn sombre dans le noir,
Inconsciente dans le brouillard,
Elle s'endort dans ce brancard,
En route vers la scène ultime,
La fin de son plus beau film,
Après tant d'années de galères,
Elle sort enfin de l'enfer,
Marilyn en camisole,
Joue enfin son plus grand rôle...
MARILYN ... MARILYN ... MARILYN ...
NA NA NANA NA NANA NANA NANA NA NA .....