Au dessus de ma tête, dans les moments tristes,
De ces années, qui sont maintenant passées,
Curieusement, exactement,
Me survolait toujours, un héron noir et blanc,
Majestueux, je sais l'expression est usée,
Mais rien ne le décrirait mieux,
Celui que je voyais comme,
Un ange courageux, un demi-dieu, un demi-dieu.
Matin et soir, il traversait la ville,
À heure fixe, comme un courrier,
D'où venait-il, où allait-il,
Des paquebots, des usines de traitement d'eau.
Je le suivais, comme un ami,
Inatteignable, qu'on envierait,
De ceux qui peuvent, affronter sans terreur,
Toutes les douleurs, toutes les horreurs,
Sans gémir, ni céder, à la lâcheté,
Et qui un jour mourront,
Sans la moindre hésitation,
Non je n'aurai jamais ces qualités,
Mon héron sacré était le plus courageux,
Un demi-dieu, un demi-dieu...