Un petit oiseau bleu sur une toile blancheAu fond d'un atelier s'ennuyait le dimancheEntre le vieux tapis qui prenait la poussièreEt le poêle qui enfumait mais n'chauffait pas l'hiver.Ah ! Partir ! Respirer !S'envoler ! Prendre l'air !Il quitta l'atelierCur battant, plumes légères...Un petit oiseau bleu dans un drôle de décorEcarquillait les yeux près d'un singe à ressort.Valse des numéros, chant du marteau d'ivoire,Hop ! Un casque à pompons ! Toc ! Un lot d'arrosoirs !2000, 3000, 5000 !Allons, un p'tit effort !8000, 10000, 12000 !15000 au fond ! Madame ? Encore ?Un petit oiseau bleu sur une toile blancheS'étiolait peu à peu au fond d'un coffre étancheEntre un vieux Péchiney aux allures de croque-mortEt des Napoléons venus là sans passeport...Ah ! Partir ! Respirer !S'envoler ! Prendre l'air !A mort les financiers !Et vive l'art populaire !Un petit oiseau bleu derrière un cadre d'or,Habillé de velours, près d'un gardien qui dort !Catalogue, étiquettes, et sens de la visite,Salle fermée pour les fêtes et photos interdites!Ah là là l'atelier,la bonne couche de poussière,Le vieux poêle d'avant-hierQui fumait sans chauffer !Ah ! L'odeur de peintureQui vous monte à la têteLorsqu'on rêve d'azurQuand le cur est en fête !