(Le policier au bout du fil m'a dit
"C'est bien triste, qu'est-ce qui t'es arrivée
Mais réalises-tu que tu vas détruire sa vie?
Si tu portes plainte")
J'ai compris qu'ma vie de femme
Ne valait rien à côté de la sienne ou
Plutôt de sa carrière présumée
Parce qu'il n'a rien d'autre à faire
Que de se mettre en action
De dénoncer, de se battre
De se tenir debout
Minables, minotaures
Qui avez mis des ruines
Dans nos corps
Oh, minables Minotaures
Qui nous faites la haine
Et violez à mort
Oh, risibles alligators
Vous êtes les tyrans du marais
De nos cauchemars
Voyez la dignité malmenée
Sur le bureau du policier
Nos cœurs, ensanglantés
Dans les mains gantées des gynécos
Ils prennent des photos
Et encore des photos
De nos âmes en lambeaux
Pour éviter l'abîme
Comme une amazone
Je fais ma vie et
Mon shopping en ligne
Voyez, j'n'ai plus à m'exposer
J'existe, quelque part
Entre l'eau et le vent
J'existe, même disparue
Entre hier et maintenant
Je sais, je sais, je sais, je sais, je sais
Ça revient et ça continue
Minables Minotaures
Qui nous dépossédez
De nos histoires
La justice débat du prix des corps
Celui d'une femme est dérisoire
Oh, risibles alligators
Vous qui baignez dans le sang
De nos mémoires
Voyez l'ambiguïté
Bonifiée sur le bureau du commissaire
Vos libertés anticipées
Dans les mains divines
Des magistrats
Mais le bon sens est profané
Encore et encore
Pour éviter l'enfer
Comme une amazone
Je fais mon jogging
Avec un casque VR
Voyez, j'n'ai plus à m'exposer
J'n'ai plus à m'exposer
J'existe quelque part
Entre l'eau et le vent
J'existe même disparue
Entre hier et maintenant
Je sais, je sais, je sais
J'existe (j'existe)
Quelque part (quelque part)
J'ai plus à m'exposer
Je sais, je sais, je sais, je sais, je sais
Ça revient et ça continue
J'existe disparue
Aujourd'hui, je dénonce les injustices de nos institutions
Je dénonce, leurs valeurs inculques et rétrogrades
Basées sur des préceptes archaïques
Je dénonce
Parce qu'il y en a eu beaucoup d'autres après moi