Écoutez tous, mes frères, l`histoire de ce pauvre garçon...
Le fils d`un riche propriétaire du comté de Capitulation.
Mais pour protéger sa mère et sa bonne réputation,
nous mettrons un «X» mes frères à la place de son nom.
Élevé dans la ouate. Une parfaite éducation.
Jamais dans le village on n`avait vu plus beau garçon.
Son père avait pour lui les plus grandes aspirations :
il rêvait du jour béni où il marierait son fiston...
-« Je suis désolé mon père mais je ne veux pas m`engager
avec une fille roturière et avoir une petite vie rangée.
Peut-être que c`est à la guerre que je pourrai assouvir
toutes mes pulsions meurtrières qui ne demandent qu`à sortir... »
-« Là mon fils, tu exagères. Tu n'es pas aussi méchant.
Et dans le pays, des guerres, il n'y en a plus depuis trente ans... »
-« Oui mais père je veux la faire et vous êtes homme influent...
Faites-le donc pour me plaire : organisez une guerre maintenant! »
Et c`est ainsi que débuta la guerre qui dure encore aujourd`hui.
C`est l`amour aveugle d`un père qui fit naître le conflit.
Capitulation déclare la guerre au canton avoisinant.
Les fusils se dépoussièrent et c`est «X» qui mène le régiment.
Mais très vite, le sang des victimes coule sur le champ de bataille...
«X» se rend compte de son crime. Il renonce à ses médailles
reconnaissant parmi les morts des amis de son enfance...
-« Mon père aide-moi encore. Mets fin à toute cette violence...
Je ne suis pas un fin stratège, encore moins homme de courage.
La guerre est un sacrilège où les jeunes meurent avant l`âge. »
-« Mon fils j'ai mauvaise nouvelle. Un canon n'est pas un jouet.
L'ennemi attaque de plus belle. Ils ne veulent pas du traîté de paix.
C'est nous qui avons provoqué et leurs fusils ne veulent pas se taire...
Alors fais de toi un vrai guerrier et montre-moi ce que tu sais faire! »
-« Vous préparerez ma tombe... Demain serai premier sur le front.
Tant qu`à vivre avec la honte, autant mourir sous leurs canons. »
Mais la nuit de l`insomnie «X» se tranchera les veines...
Spectacle sanglant dans le lit. Le père ne montra pas sa peine.
-« Qu'on emmène le cadavre hors de ma vue!
Je le renie, ce n'est pas mon fils!
Qu'on le laisse pourrir dans la rue.
Ce sera là son dernier supplice.
Moi je lui avais donné des ailes.
Il n'a jamais pu s'envoler...
Ne lui faites pas de place au ciel
il fera partie des damnés! »
Vous voulez une morale, vous qui écoutez la fable?
Dites-moi, du fils ou du père, d`après vous qui est coupable ???