Aux commissures de mes lèvres se dresse une herse telle
une forteresse
Et en haut tout en haut du plus haut de ses beffrois
Il y a moi qui pris d'effroi lance un cri de détresse
Je lance un cri de détresse
Pardonne-moi encore une fois, donne-moi une autre chance
Oublie le mal que je te fis, oublie les mots que je t'ai dits
Ma langue est une fronde
Sa blessure si profonde
Qu'est-ce que c'est abominable
Pénible et lamentable
La bile noire que je verse
Toutes mes jérémiades
Mes doléances, réprimandes, exigences
Mes dénis d'innocence, mes délits de jouvence
Sans répit, la folie, la décrépitude, le mépris et les non-dits
Le plaisir, déplaisir
La crème de toutes les peines
Le plaisir, déplaisir
Vais-je enfin me ressaisir
Les pierres que je te lance, frôlent-elles l'indécence
Ton ombre me poursuit, ton nom hante mes nuits
Je fais des ravages, dérapage
Des rafales de grêlons de rage, des grêlons d'orage
Pardonne-moi encore une fois, donne-moi une autre chance
Oublie les maux que je te fis, oublie le mal que je t'ai dit
L'intolérable arrogance, l'échéance, la dégénérescence
Le flot de remontrances, en dépit de l'ennui des cris et des
crises et de tous les non-dits
Le plaisir, déplaisir
La crème de toutes les peines
Le plaisir, déplaisir
Vais-je enfin me ressaisir