Voici poindre l'aube du nouveau millénaire
Saturne s'apprête à tourner son sablier
Le vieillard laissait entrevoir bien des chimères
Mais les temps modernes ne nous font plus rêver
Quand le soir descend, d'un il la cité s'endort
Mégalopolis, la nuit masque ta dérive :
Foyers de lumière, illusion sur ton sort,
Subterfuge habile dont le matin te prive
C'est la fin des temps modernes
Les nouveaux barrons écoulent de la poudre blanche
On fait le commerce de la chair et de la chance
Chaque jour de nouveaux désuvrés font la manche,
Dorment dans des cartons et mendient leur pitance
Valets corrompus et princes du déclin,
Happés par le tourbillon du siècle qui sombre,
Qu'avez-vous fait de tous ces pauvres citadins ?
Sans valeur, sans racine, ils courent après leur ombre.
C'est la fin des temps modernes