Ah les belles dames qui passaient par ma rue autrefoisAh les belles dames font les yeux doux à d'autres que moiJ'suis pompiste dans un patelin entre Senlis et ParisAutrefois soir et matin c'était le paradisJ'aimais surtout les dimanches et ses encombrementsJe mettais ma chemise blanche ma casquette et mes gantsAh les belles dames qui passaient par ma rue autrefoisAh les belles dames font les yeux doux à d'autres que moiAh mais c'est la faute à l'autorouteOui c'est elle qui me les pique toutesAutrefois à y penser j'deviens mélancoliqueLe week-end j'voyais passer le tout Paris bucoliqueMe voilà sous ma casquette j'avais un charme fouQui rendait les dames coquettes et les maris jalouxAh les belles dames qui passaient par ma rue autrefoisAh je le proclame tous les maris sont des rabats joieCar ils ont préféré l'autorouteAh dans mon c ur c'est la banquerouteY à plus que le curé pied-bot qui m'amène son solexSinon y a pas plus d'autos que du temps du silexJ'en ai pour vingt ans au moins à débiter tout mon superD'ici là j'en suis certain j'aurais tout fichu en l'airEt les belles dames qui passaient par ma rue autrefoisOui les belles dames danseront autour d'un grand feu de joieCar je m'en vais faire sauter l'autorouteOui je le ferai coûte que coûteCar je m'en vais faire sauter l'autorouteOui je le ferai coûte que coûteCar je m'en vais faire sauter l'autorouteOui je le ferai coûte que coûteCar je m'en vais faire sauter l'autorouteOui je le ferai coûte que coûte