Quand les bulldozers d'Octobre entraient
Dans les maisons à cinq heures du matin
Quand les défenseurs des Droits de l'homme étaient assis
Sur les genoux de la police
À cinq heures du matin
Quand les colombes portaient fusil
En bandoulière
Il y avait ceux qui pleuraient en silence
Dans un coin de leur cellule
Il y avait ceux qui se ruaient sur les barreaux
Et que les gardiens traitaient de drogués
Il y avait ceux qui hurlaient de peur la nuit
Il y avait ceux qui jeûnaient depuis le début
Quand on demande à la liberté
De montrer ses papiers
À cinq heures du matin
Quand on fait trébucher la justice
Dans les maisons pas chauffées
À cinq heures du matin
Quand la raison d'État se met en marche
À cinq heures du matin
Il y en a qui sont devenus cicatrices
Il y en a qui sont devenus frissons
Il y a ceux qui ont oublié
Il y a ceux qui serrent encore les dents
Il y a ceux qui s'en sacrent
Il y a ceux qui veulent tuer
Quand les bulldozers d'Octobre entraient
Dans les maisons à cinq heures du matin