Le château de mes ancêtresétait près de leur maison.Eusse-je vécu, peut-être en leur temps,Jeanne ou Marion,j'aurais gardé les moutons.Le château de mes ancêtrescouronnait une hauteur.Un baron en était maître,eux étaient avec ferveurvignerons ou laboureurs.Le rouet de mes aïeulesignorait encore le lin,tandis que dans les éteulesleurs gamines couraient seulesglaner quelques menus brins.Mes aïeules souverainestenaient bien raide leur dos,s'en allant à la fontainedans leur jupon de futaineavant moi, porteuses d'eau.Le château de mes ancêtresétait entouré d'un bois.Etaient-ce chênes ou hêtresou platanes, je ne sais pas.On les a jetés à bas.Le château n'est plus lui-mêmeet ses ombres l'ont quitté.Il s'écroule, et moi qui l'aimesans ses tours en diadème,je n'peux plus le regarder.Ce n'est plus une demeure,ce n'est plus une maison.Ainsi les souvenirs meurent.Il faut, avant que j'en pleure,terminer cette chanson.