Etant un jour à court de fleurstu m'as comm' ça offert ton c urdans un papier sulfuriséavec une étiquette.Pas eu moyen de refuser.C'tait pourtant pas ma fête.Ah! quel poison, quel embarrasque d'avoir un c ur sur les bras,un c ur sur les bras..Les autres me donnaient des fleursdont je n'aimais pas la couleur.Après deux ou trois jours du moins,sans changer l'eau du vase,ne restait plus qu'un peu de fointrempant dans de la vase.Oeillets, dahlias, fleurs de pommiersse retrouvaient sur le fumier,sur le fumier.Pour un c ur, c'est tout différent:ça pourrit pas, c'est bien vivantJe n'allais pas m' le mettre au coupendant à une chaîne.Puis, il n'était pas à mon goût,un peu trop lourd de peine.Je l'ai posé sur le buffet,il y faisait beaucoup d'effet,beaucoup d'effet.Un c ur qui bat, ça fait du bruit.Le tien me réveille la nuit,et non content de mon émoidevant un tel vacarme,il déclenche, quand tu penses à moi,une sonnerie d'alarme.Je l'ai bien mis dans le jardin,mais il ameutait les voisins,les voisins.Par chance , un autre doux rêveurs'est présenté bardé de fleurs,revendiquant pour lui tout seulmon c ur, idée bien riche.Après avoir mis ses glaïeulsdans ma plus belle potiche,j'lui ai refilé tranquillementta mécanique à sentiments,à sentiments.Fleurs contre c ur, c ur pour des fleurs,je dors tranquille, mais pour l'heuremon soupirant, béant de joiene se lasse d'entendresa sonnerie, lorsque pour moisa pensée se fait tendre.Où cela va-t-il nous conduire?Ça te regarde, à toi de' choisir.De la partie je me retire.