Samedi soir à Beyrouth, femmes voilées, dévoilées
Blocus sur l'autoroute dans leurs voitures blindées
Samedi soir à Beyrouth, univers séparés
Solitaires sous la voûte céleste, foudroyée
Moitié charnelle, moitié voilée, bien trop lointaine, beaucoup trop près
Les cloches sonnent, les minarets, voix monotones et chapelets
Soleil rutilant des vitrines désintégrées par la machine
Samedi soir à Beyrouth, cicatrices fardées
Mystérieuse et farouche, drôle et désespérée
Samedi soir à Beyrouth, quels que soient les quartiers
Ne veut pas croire sans doute à la guerre annoncée
Vie souterraine, presque emmurée comme une reine très courtisée
Moitié charnelle, moitié rêvée, bien trop lointaine, beaucoup trop près
Les soleils pourpres, soleils voilés, le fantôme de la liberté
Samedi soir à Beyrouth, la nuit s'est déchirée
Personne sur l'autoroute solitaire, foudroyée.