Ne reviens jamais, horrible tango
Qui sent le mégot
Et la pompe funèbre.
Tes airs langoureux
Pour faux amoureux
Et ton rythme creux
Me cassent les vertèbres.
Les yeux dans les yeux, un pas de côté,
Les pleins dans les creux, un pas hésité... raté !...
Remporte avec toi
Tes vieux chapeaux-cloche
Et ta gomina,
Tango triste et moche.
La mode', Messieurs, souvent est éphémère.
Qui le sait mieux que les coquettes' mémères ?
Comme' c'est commode'
Quand un retour heureux
D'une vieille mode' les avantage un peu,
Mais l'mauvais goût qui frise l'indécence
Et fait de nous des parapluies qui dansent
Doit limiter ces sinistres dégâts
Et au tango qu'on veut relancer, je dis : halte-là !...
Ne reviens jamais, horrible tango
Qui sent le mégot
Et la pompe funèbre.
Ne reviens jamais,
Tango des pâmés,
Tango des paumés
Et des pauvres zèbres.
Les yeux dans les yeux, un pas de côté,
Les pleins dans les creux, un pas hésité... raté !...
Remporte avec toi,
Tango de cimetière,
Tes gigolos froids
Et tes folles rombières !
<<Juanito ! C'est d'accord ?
Rendez-vous au Ritz.
On dansera le tango.>>
<<Si, Madame, comme mucho gusto...>>
Quelle époque !