Dans ma pomme d'Adam
Y a comme un vers, solitaire,
Qui cherche désespérément
Sa rime au bout de ta langue.
Moi qui m'étalais si souvent,
Entre les lignes par tous les temps,
Hiver comme été, je ne fais
Que m'allonger à ses cotés.
Je suis si bien entre tes hanches
Que les pages qui me hantent
Restent blanches...
Et je pèse mes mots.
Dans ma pomme d'Adam,
Ce même vers, solitaire,
Écrit quand il a mal quelque part,
Depuis toi il soupire dans le noir.
Moi qui me couchais régulièrement
Sur le papier à tous les temps.
Avec toi la grammaire est un jeu d'enfant,
Je connais ton corps sur le bout des dents.
Je suis si bien entre tes hanches
Que les pages qui me hantent
Restent blanches.
Et je pèse mes mots.
Pour conjurer le sort
Je conjugue mes efforts
Physiques avec ton corps,
Tandis que ma plume d'oie dort
Dans l'oreiller qui étouffe l'encrier
Je suis si bien entre tes hanches
Que les pages qui me hantent...
Je suis si bien entre tes hanches
Que les pages qui me hantent
Restent blanches,
Et je baise mes mots.