Ce matin j'ai joué aux billes
J'ai couru les filles et j'ai pris tout mon temps
J'ai accroché mon cœur aux épines des fleurs et j'ai gagné souvent
Ce soir, je pousse de ma canne
Les feuilles des platanes sous les bancs de ciment
Dans les odeurs de cigares et le bruit des guitares
De mes petits enfants
Je courais, je courais, je courais
Je courais et le temps s'en allait
Je courais, je courais, je courais
Et tout le temps que je passe assis à la même place
Juste à bouger les yeux
Avec mes vieilles rengaines, mon écharpe de laine, même quand le ciel est tout bleu
Toujours la voix qui s'embrume, la crainte du rhume, le bruit des avions
Et dans le froid qui s'approche
J'ai peur que les cloches chantent bientôt mon prénom
Je courais, je courais, je courais
Je courais et le temps s'en allait
Je courais, je courais, je courais
Toi, mon enfant que j'aime
Toi qui a tant de peine
Assieds-toi un moment
Quels que soient ceux qui te quittent
Dis-toi que le temps passe vite et que la poussière t'attend
Tu vois ces bras de misère on fait le tour de la terre pour une fille de chez nous
Ils ont fait sauter les tables et les plages de sable et les hordes de loups
On était tellement bien, on était tellement loin, qu'on était presque perdus
On était tellement haut et tellement beau qu'on ne se reconnaît plus
On courait, on courait, on courait
On courait et le temps s'en allait
On courait, on courait, on courait
Ce matin j'ai joué aux billes
J'ai couru les filles et j'ai pris tout mon temps
J'ai accroché mon cœur aux épines des fleurs et j'ai gagné souvent
Ce soir, j'ai plus de problèmes
Tout le monde m'aime, mais c'est pas pareil qu'avant
Parce qu'il y a le bout de ma canne
Y a les feuilles des platanes
C'est l'automne tout le temps
Parce qu'il y a le bout de ma canne
Y a les feuilles des platanes
C'est l'automne tout le temps
Tout le temps, tout le temps
Toi mon enfant que j'aime
Avec monsieur Denys Lable!
Le monte-au-banc!