Ah ! combine de jeun's ouvrières
Ah ! combien de petits trottins
Qui voudraient, ayant l'âme fière
Qui voudraient suivre le bon chemin
Mais hélàs les patrons d'usine
Sont pour ell's maint'nant sans pitié
Ils leur donnent des salair's de famine
V'l'à pourquoi y a tant de prostituées
R : N'insultez pas les filles
Qui s'vend'nt au coin des rues
N'insultez pas les filles
Qu'la misère a perdu
S'il y avait plus d'justice
Dans notre société
On n'verrait pas tant d'vices
S'étaler su l'pavé
Oui mon cœur bondit de colère,
Quand je vois de ces exploiteurs
Qui, sans hont' viv'nt de la misère
Et de plus sont couverts d'honneurs ;
Ces gens-là nous parl'nt de morale !
Taisez-vous, baissez votre front,
C'est vous qui avez les mains sales !
La misère n'est pas un affront.
Refrain
Quand on râfle ces pauvres filles,
Comm' c'est pas du monde aristo,
On les jett' comn' de vraies guenilles
Dans l'panier qui va au dépôt.
Mois quand c'est un' catin très vile,
Femm' du mond', qui fait des sal's coups,
On lui donne une automobile,
Et les jug's s'mett'nt à ses genoux.
Dernier refrain
Respectez donc les filles
Qui s'vendnt au coin des rues,
Respectez donc les filles
Qu'la misère a perdu ;
Pour qu'les râfl's soient sérieuses
Montez dans les salons,
Vous y trouv'rez des gueuses
Qui versent le poison