"Mademoiselle pardonnez mon émoi;
Je suis très troublé, car voilà plus d'un mois,
Que je vous suis, tous les soirs, tous les matins,
Sans oser vous causer un brin."
Monsieur, j'vous l'avoue, j'avais bien remarqué,
"Que chaqu' soir et chaqu' matin vous me suiviez,
Et tous les jours je m'disais avec espoir,
Il m'parlera peut-êtr' ce soir."
Regards en coulisse,
Z'yeux pleins de malice,
Petits soupirs... Que de désirs !!...
R : Quand on fait le même chemin,
Chaque soir et chaque matin,
De l'Opéra à la Villette,
On finit par se fair' risette.
On se regarde dans les yeux,
On s'dit rien, mais on est heureux,
Tendrement on se prend la main,
Quand on fait le même chemin.
"Ma chérie, te v'la ! ah! que je suis content,
J'adore ce coin, ou chaqu' soir je t'attends ;
Je suis fou d'amour, il me tardait, ma foi,
De te tenir tout contre moi "
"Mon grand, tu le sais, tu es tout mon bonheur,
Quand je suis près d'toi, je sens mourir mon cœur,
On est sûrement pas mieux au Paradis
Qu'quand tous deux nous somm's réunis...
On s'fait des promesses
Qui donnent l'ivresse,
Chaque mot
Appelle un bécot !
R : Quand on fait le même chemin,
Chaque soir et chaque matin,
On se dit des choses si tendres
Qu'on rêve rien qu'à les entendre.
"Je t'aime, tu m'aimes,... m'amour."
Les mêm's mots reviennent toujours,
Ils semblent chaqu' fois plus câlins,
Quand on fait le même chemin...
"Allons, ne mens pas, on t'a vu' l'autre soir,
Tu t'cachais mêm' pas avec lui sur 1'trottoir,
Ainsi, c'est donc vrai, tout ce qu'on m'a appris !
Tiens, pour toi, je n'ai qu'du mépris."
"C'est bon, ça suffit, ne crie donc pas si fort ,
Faits pas tant l'crâneur, tu sais bien qu't'as des torts,
C'est toi, beau phraseur, qui m'a trompée l'premier,
Avec tout's les grues du quartier!"
Paroles très dures,
Menaces, injures,
Puis bêt'ment
On devient méchant :
R : Quand on fait le même chemin,
L'dernier soir d'un amour éteint ,
La route semble une torture,
Chaque pas ouvre la blessure.
Et l'on pense au bonheur qui part...
On regrett', mais il est trop tard ;
On s'quitte sans s'tendre la main,
C'est fini... le même chemin...