Dès que la lune luit,
L'on a perçoit la nuit,
Des coupl's allant fair' la causette.
Dans tous les petits coins,
A l'écart, sans témoins,
Ils échang'nt des serments en cachette ;
Et le main dans le main,
Tout le long du chemin
Ils marchent deux à deux dans l'ombre.
Cherchant dans la pénombre,
Les endroits les plus sombres,
Pour se griser
D'un doux baiser.
R : C'est la ronde du soir,
Qu'on fait dans les coins noirs
Amoureux pleins d'espoir.
Qu'elle soit blonde ou qu'elle soit brune,
Chacun va enlaçant chacune.
Murmurant à mi-voix :
Ô mon gentil minois,
Tiens, mon cœur est à toi.
Prends-le ! car c'est toute ma fortune,
Au clair de la lune.
Lorsque l'homme est blasé,
Le soir pour s'amuser,
II veut des sensations nouvelles.
Dans les grands restaurants,
A minuit l'cœur content
II va chercher la femm' la plus belle.
Il lui offre à souper
Et il paye sans compter
Tous les capric's de la coquette ;
Puis dans l'ombre discrète,
Tous les deux en goguette
Dans la nuit
Ils filent sans bruit.
R : C'est la ronde du soir,
Qu'on fait en habit noir
Amoureux plein d'espoir.
Qu'elle soit blonde ou qu'elle soit brune,
Chacun va ! enlaçant sa chacune
Recherchant les amours
Qui ne durent qu'un jour
Mais, qui grisent toujours ;
Follement ils gaspill'nt leur fortune
Au clair de la lune !
Puis vienn'nt les cheveux blancs,
Tout courbé par les ans,
Le soir il veut revivre encore
Ces heures de bonheur
Mais il sent que son cœur
Est usé pour lui c'n'est plus l'aurore
Il voit passer joyeux,
Des couplets d'amoureux
Le souv'nir du passé l'enchante,
D'une voix caressante
Levant ses mains tremblantes
II leur dit :
Allez ! mes petits.
R : C'est lu ronde du soir,
Profitez, il fait noir
Moi je vous dis bonsoir !
Qu'elle soit blonde ou qu'elle soit brune
Que chacun enlace sa chacune.
Aimez-vous mes enfants,
Pour moi, il n'est plus temps,
C'est fini maintenant
Je vais rêver à mon infortune
Au clair de la lune.