Tu es parti l'-bas sans savoir pourquoi.
Je ne crois pas que tu cherchais la gloire.
T'avais peut-'tre seulement du mal ' jouer le jeu
Dans ta petite ville sans histoire.
On Va dit que l'-bas la cause 'tait juste
Qu'il fallait vaincre ' tout prix
Puis c'est facile de laisser les autres penser pour soi
Alors, sans savoir pourquoi tu es parti.
Mais c'est bient't fini, Johnny ! Vois-tu encore le soleil ?
C'est bient't fini, Johnny ! Sens-tu venir le sommeil ?
Toi qui lisais les bandes dessin'es
Et te voyais en surhomme vainqueur
L'-bas, dans l'enfer des for'ts vertes
Tu as appris ' conna'tre la peur.
Tu as appris ' manier des armes nouvelles
' br'ler les femmes et les enfants.
Tu n'aimais pas 'a mais on n'a pas le choix
Et la peur est un ma'tre exigeant.
Mais c'est bient't fini, Johnny ! Vois-tu encore le soleil ?
C'est bient't fini, Johnny ! Sens-tu venir le sommeil ?
Les soirs de chaleur, dans le quartier r'serv'
Tu d'gueulais toute ta bile
Tu creusais le vide du d'sespoir dans tes 'bats virils
Mais souvent tu pensais ' une apr's-midi
O' tu l'as vue dans un bistrot.
C''tait un peu pour elle que t'avais oubli' la bande
Et les cuites du samedi soir.
Mais c'est bient't fini, Johnny ! Vois-tu encore le soleil ?
C'est bient't fini, Johnny ! Sens-tu venir le sommeil ?
Entends-tu, Johnny, les avions s'en aller ?
Ils retournent maintenant ' leurs bases
Ils ont tout l'ch' et leurs bombes sont tomb'es
Sur toi, Johnny et tes camarades.
Oui ! C'est comme 'a, absurde et cruel.
Je crois comprendre que tu commences ' comprendre
Mais c'est un peu tard, oui, un peu tard.
La nuit commence ' descendre.
Maintenant c'est fini, Johnny ! Tes yeux se ferment d'j'
Maintenant c'est fini, Johnny ! Dans cette terre meurtrie, tu dormiras.