LES VOILES DU BATEAU
Les voiles du bateau qui s'en allaient aux îles
Etaient de la couleur de tes yeux ce matin
La couleur du printemps dans les vallées fertiles
Province du bonheur à tout jamais certain
Quand le bateau partait, j'allais sur la jetée
Et quand j'étais bien sûr qu'on ne le voyait plus
J'attendais les yeux clos la fin de la journée
Pour le plaisir cruel de me sentir perdu
D'avoir pour un instant des nageoires ou des ailes
De survoler la terre et de vaincre le vent
Monter jusqu'aux étoiles et cueillir la plus belle
Les deux bras étendus, devenir cerf-volant
Devenir si léger que le plus faible brise
Vous emporte au-delà de tous les équateurs
Alors tout est parfait, les folies sont permises
On refait le chemin des oiseaux migrateurs
En suivant du regard ce beau vaisseau tranquille
Tout seul sur la jetée, j'inventais mon destin
Mais la couleur du ciel, de la mer ou des îles
Ne valait pas l'éclat de tes yeux ce matin