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Hugues Aufray - La vie du rail (blues paranoïaque) Lyrics



Hugues Aufray - La vie du rail (blues paranoïaque) Lyrics




Je me suis éveillé par un matin d'hiver
Avec un mauvais rêve tout au fond de la tête
Éveillé un matin, dans le froid solitaire
Avec un vieux bourdon qui cognait dans ma tête
Le soleil était mort et le plafond si bas
J'ai dit, mon vieux, ça y est, mes batteries sont à plat

Je me suis fait du café, j'ai pris une douche glacée
J'avais pas très bonne mine avec mon teint fané
Tout nu devant la glace, j'étais pas fier à voir
Les yeux cernés et une gueule de brouillard
J'ai ouvert la fenêtre pour respirer un coup
Mais ça n'a pas raté, je ne valais pas un clou

J'ai fouillé dans la chambre pour trouver l'aspirine
J'avais, n'en doutons pas, le destin à l'envers
Car j'ai mis tout en l'air, y compris la cuisine
Mais y a rien eu à faire, pas un Alka-Seltzer
Je me suis dit, ça va, pas la peine d'insister
Tu vas resté couché, ton starter est bloqué

À cet instant précis, on sonne au téléphone
Je dis, tiens, c'est bizarre, je n'attends personne
Je décroche l'appareil, c'était les pTT
On vous reprend la ligne, vous n'avez pas payé
Je crie, non, attendez, je vous envoie un chèque
Mais la fille n'attend pas et raccroche d'un ton sec

Finalement, je décide de prendre un bon bain chaud
Et je plonge tout entier dans la douceur de l'eau
Je m'étire, je m'allonge, je m'étends, je relaxe
Je frotte au gant de crin les cuisses et le thorax
Je savonne le plexus, des pieds jusqu'à l'aorte
Lorsque j'entends, c'est net, quelqu'un frappe à ma porte

Dégoulinant d'eau, j'attrape une vieille serviette
Je cours jusqu'à ma porte, j'esquinte toute la moquette
Je demande, qui est là? Une belle voix me répond
Police, monsieur, ouvrez, pas d'histoire, mon garçon
Et j'me r'trouve nez à nez devant un mec charmant
Inspecteur Mamadou, brigade des stupéfiants

Habillez-vous vite fait et suivez-moi, jeune homme
Votre dossier est prêt, on n'attends plus que vous
Inconsciemment j'm'habille, puis j'obtempère en somme
Sans poser de questions, j'avais les genoux trop mous
Je descends l'escalier comme un vieil automate
Et je me r'trouve au panier comme une pauvre tomate

Le fourgon prend d'assaut les rues encombrées
C'est vraiment Chicago, un film série-B
La sirène hurle à mort, on brûle tous les feux rouges
Et moi, sur la banquette avec le foie qui bouge
Au croisement des carrefours, ça, c'était à prévoir
Un mec débouche à droite et nous rentre dans l'cigare

J'me r'trouve le nez en l'air faisant le grand écart
Une ambulance arrive, j'ai pas le temps de dire ouf
Me v'là à l'hôpital à poil sur un brancard
Finalement, ça vaut mieux que de finir aux gnoufs
Un chirurgien s'amène et dit, ca va, mon vieux?
C'est une mauvaise fracture, mais je me sers de vous mieux

On m'file sur la figure un masque un caoutchouc
J'inspire, je prends mon pieds, je vais tomber dans les choux
Quand soudain tout s'éteint, plus un seul kilowatt
L'EDFf Est en grève et moi dans les patates
Le groupe électrogène n'a pas dû fonctionner
Et je me r'trouve dans le coaltar et complètement gelé

Les événements s'enchaînent, la grève est nationale
Ca fait déjà un mois que je crèche à l'hôpital
Les syndicats s'excitent, ils sont prêts à se battre
J'écoute mon transistor, ma guibolle dans le plâtre
La crise est dure, cette fois, faut pas s'faire d'illusion
On parle de guerre civile, oui, de révolution

Mais les choses se compliquent, ça devait arriver
Un matin de printemps, des chars viennent stationner
Sur les passages cloutés au trottoirs du lido
Ah non, ça, je vous jure, on n'a vraiment pas de pot
Devant la situation, les puissances interviennent
Vous devinez ce qui arrive, ou bien c'est pas la peine

Cette fois, tout est fini, on va venir me chercher
Les trois-quarts de la terre, ils sont déjà passés
Moi qui ne fumait plus, je m'accorde une cigarette
Ca y est, je vais craquer, la dernière allumette
Et c'est l'instant fatal, l'explosion atomique
Qui me sort brutalement de mon rêve homérique

Voilà, j'avais rêvé, vous m'avez compris
Mamadou, pTT, rien qu'un cauchemar, pardi
Mais soyez pas naïf parce que ce n'est pas comique
Pas drôle l'inquisition, pas drôle l'ange atomique
Je veux crier tout haut et ça, vaille que vaille
Hourra, Charlie Hebdo et vive la vie du rail!
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Je me suis éveillé par un matin d'hiver
Avec un mauvais rêve tout au fond de la tête
Éveillé un matin, dans le froid solitaire
Avec un vieux bourdon qui cognait dans ma tête
Le soleil était mort et le plafond si bas
J'ai dit, mon vieux, ça y est, mes batteries sont à plat

Je me suis fait du café, j'ai pris une douche glacée
J'avais pas très bonne mine avec mon teint fané
Tout nu devant la glace, j'étais pas fier à voir
Les yeux cernés et une gueule de brouillard
J'ai ouvert la fenêtre pour respirer un coup
Mais ça n'a pas raté, je ne valais pas un clou

J'ai fouillé dans la chambre pour trouver l'aspirine
J'avais, n'en doutons pas, le destin à l'envers
Car j'ai mis tout en l'air, y compris la cuisine
Mais y a rien eu à faire, pas un Alka-Seltzer
Je me suis dit, ça va, pas la peine d'insister
Tu vas resté couché, ton starter est bloqué

À cet instant précis, on sonne au téléphone
Je dis, tiens, c'est bizarre, je n'attends personne
Je décroche l'appareil, c'était les pTT
On vous reprend la ligne, vous n'avez pas payé
Je crie, non, attendez, je vous envoie un chèque
Mais la fille n'attend pas et raccroche d'un ton sec

Finalement, je décide de prendre un bon bain chaud
Et je plonge tout entier dans la douceur de l'eau
Je m'étire, je m'allonge, je m'étends, je relaxe
Je frotte au gant de crin les cuisses et le thorax
Je savonne le plexus, des pieds jusqu'à l'aorte
Lorsque j'entends, c'est net, quelqu'un frappe à ma porte

Dégoulinant d'eau, j'attrape une vieille serviette
Je cours jusqu'à ma porte, j'esquinte toute la moquette
Je demande, qui est là? Une belle voix me répond
Police, monsieur, ouvrez, pas d'histoire, mon garçon
Et j'me r'trouve nez à nez devant un mec charmant
Inspecteur Mamadou, brigade des stupéfiants

Habillez-vous vite fait et suivez-moi, jeune homme
Votre dossier est prêt, on n'attends plus que vous
Inconsciemment j'm'habille, puis j'obtempère en somme
Sans poser de questions, j'avais les genoux trop mous
Je descends l'escalier comme un vieil automate
Et je me r'trouve au panier comme une pauvre tomate

Le fourgon prend d'assaut les rues encombrées
C'est vraiment Chicago, un film série-B
La sirène hurle à mort, on brûle tous les feux rouges
Et moi, sur la banquette avec le foie qui bouge
Au croisement des carrefours, ça, c'était à prévoir
Un mec débouche à droite et nous rentre dans l'cigare

J'me r'trouve le nez en l'air faisant le grand écart
Une ambulance arrive, j'ai pas le temps de dire ouf
Me v'là à l'hôpital à poil sur un brancard
Finalement, ça vaut mieux que de finir aux gnoufs
Un chirurgien s'amène et dit, ca va, mon vieux?
C'est une mauvaise fracture, mais je me sers de vous mieux

On m'file sur la figure un masque un caoutchouc
J'inspire, je prends mon pieds, je vais tomber dans les choux
Quand soudain tout s'éteint, plus un seul kilowatt
L'EDFf Est en grève et moi dans les patates
Le groupe électrogène n'a pas dû fonctionner
Et je me r'trouve dans le coaltar et complètement gelé

Les événements s'enchaînent, la grève est nationale
Ca fait déjà un mois que je crèche à l'hôpital
Les syndicats s'excitent, ils sont prêts à se battre
J'écoute mon transistor, ma guibolle dans le plâtre
La crise est dure, cette fois, faut pas s'faire d'illusion
On parle de guerre civile, oui, de révolution

Mais les choses se compliquent, ça devait arriver
Un matin de printemps, des chars viennent stationner
Sur les passages cloutés au trottoirs du lido
Ah non, ça, je vous jure, on n'a vraiment pas de pot
Devant la situation, les puissances interviennent
Vous devinez ce qui arrive, ou bien c'est pas la peine

Cette fois, tout est fini, on va venir me chercher
Les trois-quarts de la terre, ils sont déjà passés
Moi qui ne fumait plus, je m'accorde une cigarette
Ca y est, je vais craquer, la dernière allumette
Et c'est l'instant fatal, l'explosion atomique
Qui me sort brutalement de mon rêve homérique

Voilà, j'avais rêvé, vous m'avez compris
Mamadou, pTT, rien qu'un cauchemar, pardi
Mais soyez pas naïf parce que ce n'est pas comique
Pas drôle l'inquisition, pas drôle l'ange atomique
Je veux crier tout haut et ça, vaille que vaille
Hourra, Charlie Hebdo et vive la vie du rail!
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Writer: Hugues Aufray
Copyright: Lyrics © WARNER CHAPPELL MUSIC FRANCE




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