Les toros s'ennuient le dimanche
Quand il s'agit de courir pour nous
Un peu de sable, du soleil et des planches
Un peu de sang pour faire un peu de boue
Mais c'est l'heure où les épiciers se prennent pour Don Juan
C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour Montherlant
Ah
Qui nous dira à quoi ça pense
Un toro qui tourne et danse
Et s'aperçoit soudain qu'il est tout nu
Ah
Qui nous dira à quoi ça rêve
Un toro dont l'œil se lève
Et qui découvre les cornes des cocus
Les toros s'ennuient le dimanche
Quand il s'agit de souffrir pour nous
Mais voici les picadors, et la foule se venge
Voici les toreros, la foule est à genoux
Et c'est l'heure où les épiciers se prennent pour Garcia Lorca
C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour la Carmencita
Les toros s'ennuient le dimanche
Quand il s'agit de mourir pour nous
Mais l'épée va plonger, et la foule se penche
Mais l'épée a plongé, et la foule est debout
C'est l'instant de triomphe où les épiciers se prennent pour Néron
C'est l'instant de triomphe où les Anglaises se prennent pour Wellington
Ah
Est-ce qu'en tombant à terre
Les toros rêvent d'un enfer
Où brûleraient hommes et toreros défunts
Ah
Ou bien à l'heure du trépas
Ne nous pardonneraient-ils pas
En pensant à Carthage, Waterloo et Verdun
Verdun