Ramene-moi jouer la-bas, a l'ombre des tournesols
Largue ta chaloupe, youpe, tant que dure l'heure folle
Prete-moi tes yeux, tes mains, au pays des parasols
Avant la guerre, je n'etais pas peu fiere
Mais je t'avais apporte
Le calorifere de mon vieux grand-pere
Tout rouille et delabre
Et lorsque l'automne tonne, que l'horizon se dechire
Vite seme les bouees, lache l'huile sur les flots
Quand le spleen se communique, que le monde chavire
Lance-moi donc aussitot, un sourire a fleur de l'eau
Vois comme l'asphalte s'etoile, regarde comme s'ecartent
Nos cheminements indecis, chatoyants sous le verglas
Parmi les voies de traverse, la ou nos pas se perdent
Les corteges s'y enneigent, et l'hiver sonne le glas