Le mai, le joli mai, en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains?
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
Les pétales flétries sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours, un singe, un chien, menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait
Dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai, le joli mai a paré les ruines
De lierre, de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours, un singe, un chien, menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait
Dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment