Des trous béants
Comme des fourmilières où errent des sans-abris
Où habitaient naguère les gens de Phénicie
D'Orient de sang, de gènes et langue d'Arabie
Des cris, des larmes
Et de la rage au coeur pour autant de violence
Alors qu'on nage ailleurs sous des pluies d'abondance
C'est souvent quand on pleure qu'on vit l'indifférence
Qu'allons-nous dire,
Quand le danger nous environne,
A nos enfants qui nous questionnent
A qui on tente en vain d'apprendre
Le verbe aimer ?
Qu'allons-nous faire ?
Sinon trouver quelque refuge,
Espérer un autre déluge
Ou bien se tuer à comprendre
Et pardonner
Un crépuscule
Comme la vie qui disparaît sous les décombres
Une autre nuit à s'inventer la fin du monde
Une ère nouvelle où l'on n'a plus peur de son ombre
Des sentinelles
Qui nous rappellent qu'on n'est pas en liberté
Sur une terre qu'on n'a pas choisi d'habiter
Sous la colère d'un dieu qu'on veut s'approprier
Qu'allons-nous dire,
Quand le danger nous environne,
A nos enfants qui nous questionnent
A qui on tente en vain d'apprendre
Le verbe aimer ?
Qu'allons-nous faire ?
Sinon se confier aux étoiles
Prier les saints des cathédrales
Parce qu'on est trop peu à comprendre
A pardonner
Un peuple fort
Qui croit encore que demain sera différent
Tel un trésor que sait reconnaître un géant
Comme le sont, au nord, les cèdres du Liban