Être toujours un étranger où que je sois sur la planète
Ne me sentir vraiment chez moi que quand je pense dans ma tête
Voilà le résultat du mal qui me suit comme une chimère
Ce mal qui a fait de mon cœur un reposoir de fleurs amères
J'ai toujours cru que les pays ou je m'étais bâti demeure
En quelque sorte m'avaient trahi, c'était << je pars >> ou bien << je meurs >>
Voilà le mal qui m'a suivi de fleur en fleur, de fuite en fuite
Ce mal qui a fait que ma vie m'a toujours paru illicite
Le mal de vivre, le mal de vivre
Être incompris, même de ceux qui pourraient pourtant me comprendre
Savoir que la vie est un jeu qu'il ne m'est pas donné d'apprendre
N'être jamais au bon endroit au bon moment, quoique je fasse
Toujours me plaindre de mon sort, m'apitoyer sur ma malchance
À chaque envolée de mon cœur, chaque fois me couper les ailes
Pour m'évader de ma douleur, prendre des doses d'irréel
Voilà le résultat du mal qui s'est propagé dans mes rides
Ce mal qui a fait de ma vie un long et douloureux suicide
Le mal de vivre, le mal de vivre
Comme il fait mal, le mal de vivre
Ce mal qui crée le désespoir, le désamour, la désenvie
Ce mal qui peut tuer la vie comme la peur tue dans le noir
Le mal de vivre, comme il est fort le mal de vivre
Si fort qu'il peut à chaque instant faire de nous une victime
Emportée au fil du néant ou blottie au bord d'un abîme
Immobilisé par la peur......du mal de vivre