Chère Véronique, quand tu vas me lire
Chère Véronique, ne te moque pas
Chère Véronique, je voudrais te dire
Mais je n'ose pas
Chère Véronique, si nos deux familles
Etaient brouillées à mort autrefois
Du mur voisin, au travers des grilles
Moi, je rêve de toi
Et perché dans les banches
Du grand magnolia dominant le parc
J'ai passé l'été à te guetter
Chère Véronique, quand tu vas me lire
Chère Véronique, ne te moque pas
Chère Véronique, je voudrais te dire
Mais je n'ose pas
La nuit de la Saint-Jean
L'orage m'étouffait
Je cherchais le frais sous la véranda
Quand quelqu'un chanta
Chère Véronique, ta voix trouble et tendre
Cette nuit-là chantait ma chanson
Et j'ai perdu la tête à l'entendre
J'ai fui la maison
Depuis on me surveille, mais
Dans mon sommeil
J'effleure tes doigts, tes cheveux défaits
Tes yeux d'un bleuet
Chère Véronique, la nuit je délire
Et le matin t'arrache à mes bras
Chère Véronique, quand tu vas me lire
Ne te moque pas
Au petit jour, demain
Je pars pour longtemps
On m'envoie très loin
Moins pour travailler
Que pour t'oublier
Chère Véronique, quand tu vas me lire
Chère Véronique, ne te moque pas
Chère Véronique, je voudrais te dire
Mais je n'ose pas
Chère Véronique, jamais ne va lire
La pauvre lettre de son amoureux
Chère Véronique, car je la déchire
Et la jette au feu {x3}