En m'en allant à Bergame,L'autre jour, vendre mes ufsJ'ai rencontré trois gendarmesUn tout jeune et deux grands vieuxEn m'apercevant les lâchesIls m'ont barré le cheminLe petit frisa ses moustachesEt m'a prise par les mainsNe croyez pas que les gendarmesSoient toujours des gens sérieux...Mais non, mais non, mais non MesdamesMais non, mais non, mais non MessieursMalgré mes cris et mes larmesIls ont voulu voir mes ufsMais oui, mais oui MesdamesMais oui, mais oui MessieursHélas ! j'eus beau me débattreMes ufs étaient sacrifiésLe premier m'en prit vingt quatreLe second vida l'panierQuant au pauvre petit troisièmeIl ne lui restait rien du toutAlors il m'a dit : "J'vous aime..."Et il m'a prise sur ses genouxNe croyez pas que les gendarmesSoient toujours des gens sérieux...Mais non, mais non, mais non MesdamesMais non, mais non, mais non MessieursLe petit sécha mes larmesLes deux grands gobèrent mes ufsMais oui, mais oui MesdamesMais oui, mais oui MessieursPendant que ses deux camaradesMangeaient plus que de raison,Au point d'en être maladesLe petit, sur le gazonM'avait déchiré ma robeEn me couvrant de baisersIl m'a dit : "C'est toi que j'gobeViens par là, j'vais t'épouser"Ne croyez pas que les gendarmesSoient toujours des gens sérieux...Mais non, mais non, mais non MesdamesMais non, mais non, mais non MessieursEt je suis devenue la femmeDu petit qu'aimait pas les ufsMais oui, mais oui MesdamesMais oui, mais oui Messieurs