Dans ma ville, y a des belles choses à voir
Toutes sortes d'affaires à découvrir
C'est ben plaisant d'y faire un tour
Les feux de raffineries brûlent au coton
L'argent circule, vive le progrès
Mais bouche ton nez avant d'y aller
Des filées de monde d'un demi-mille de long
Qui attendent l'autobus en sacrant
Au son d'une fanfare de klaxons
Mille personnes dans une usine
Qui comptent le reste
Des minutes avant le break
Qui pensent à' brosse du samedi soir
Les p'tits enfants vont s'acheter des chips
Avant d'aller jouer aux cowboys
Au cœur d'la ruelle en poubelles
Y a tellement d'autos qu'il reste
Rien qu'du parfum d'exhaust à respirer
L'asphalte a envahi la terre
La parade des décibels arrive avec les trucks pis les avions
Suivis par les marteaux-pilons
Tous les transistors sont en train de cracher leur musique en canne
Qui dégoutte comme du marshmallow fondu
Les panneaux-réclames sont tellement gros
Qu'le ciel s'est transformé en bière, en cigarettes pis en pepsi
Les buildings de cent étages
Sont beaux, sont hauts, sont frettes, sont drettes
Et rendent l'horizon perpendiculaire
Mais je l'aime, ma ville qui se meurt
Ce serait pas facile d'être ailleurs, non
Les frites, les guédilles, Les hamburgers, les hot dogs steamés
C'est pas cher, ça vaut son homme, c'est pas compliqué
Amenez-le, vot' stock, on est là pour le consommer
De toute façon, c'est pas nous autre qui décidons
Les vitrines de la grosse Catherine sont pleine de belles bébelles
Mais les vendeurs t'haissent si tu sors pas ta piastre
Vas plus vite petit gosse, pas le temps de rêver aux iles du Sud
La job t'attend, reste doué parce que le temps c'est de l'argent
Cinq cent mille bonhommes qui sortent de la job tous en même temps
Qui se disent "osti, j'suis donc content que c'est fini"
Dans ma ville, y a des belles choses à voir
Toutes sortes d'affaires à découvrir
C'est ben plaisant d'y faire un tour
Mais je l'aime, ma ville qui se meurt
Ce serait pas facile d'être ailleurs
Mais je l'aime, ma ville qui se meurt
Ce serait pas facile d'être ailleurs
Mais je l'aime, ma ville qui se meurt
Ce serait pas facile d'être ailleurs