(M. Régnier)
I
Femmes qui aimez mieux le foutre que le pain
Qui prenez en foutant un plaisir souverain,
Qui faites de vos cons une source féconde
Qui crevez de dépit qu'on ne vous foute point
Laissez-vous foutre à moi, j'ai le vit en bon point,
Et vous direz que c'est le paradis du monde.
II
Je crois que tout foutait quand je fus engendré
Tant je suis en foutant chaudement agité,
D'une ardeur qui n'est point à tous fouteurs commune
Si j'approche d'un con je me sens échauffer,
Ni mari ni parent ne peuvent m'étonner,
Mon vit et mes couillons courent même fortune
III
Ô mourir agréable,ô trépas bien heureux !
S'il y a quelque-chose en ce monde d'heureux,
C'est un tombeau tout nu d'une cuisse yvoirine,
Les esprits vont au ciel d'un ravissement doux :
Si l'homme meurt dessus la femme meurt dessous
Mais une mort est peu pour chose si divine.
IV
Ce sont mots inventés que parler de l'honneur,
Et dire qu'en foutant on n'a point de bonheur,
Et que celui qui fout à la vertu s'oppose.
Il n'est point d'autre honneur que de foutre très bien,
Car sans ce doux plaisir la vertu ne vaut rien :
Honneur, foutre et vertu, c'est une même chose.
V
Femmes qui aimez mieux le foutre que le pain
Qui prenez en foutant un plaisir souverain,
qui faites de vos cons une source féconde
Qui crevez de dépit qu'on ne vous foute point
Laissez-vous foutre à moi, j'ai le vit en bon point,
Et vous direz que c'est le paradis du monde.