Je passe du temps dans les nuages
À m'inventer des voyages
À m'en aller sans bagage, aux antipodes, au bout du monde
On me dit un peu rêveur
Ou nonchalant selon l'heure
Mais lorsque je vagabonde
Je me sens léger comme la vapeur
Un peu comme de ces fûts de Rhum
D'où s'échappent des arômes
Qui laissent un vide bien étrange
Que l'on appelle "la part des anges"
De ces feuilles de tabac roulées
Par des mains douces et appliquées
S'élèvent senteurs et fumées
Vers des lieux privilégiés
Qui a droit à ces saveurs?
Dans quel paradis, quel ailleurs?
Je veux les noms des pique-assiette
L'identité des profiteurs
Un peu comme de ces fûts de Rhum
D'où s'échappent des arômes
Qui laissent un vide bien étrange
Que l'on appelle "la part des anges"
Ces jolies chansons d'amour
Restées au fond d'un tiroir
J'aimerais qu'elles s'envolent un jour
Vers celles qui m'avaient fait croire
Que j'étais l'homme de leur vie
Le plus fidèle, le plus gentil
Qu'elles me trouvaient vachement bien
Et nanani et nanana
Un peu comme de ces fûts de Rhum
D'où s'échappent des arômes
Qui laissent un vide bien étrange
Que l'on appelle "la part des anges"
Et quand se ferment les yeux
Au moment de la révérence
Certains disent qu'ils vont vers Dieu
Quand d'autres parlent d'invraisemblance
Que faire de ces quelques grammes
Qui s'en vont je ne sais où?
Puis-je parler du poids de l'âme
Quitte à passer pour un fou?
Un peu comme de ces fûts de Rhum
D'où s'échappent des arômes
Qui laissent un vide bien étrange
Que l'on appelle "la part des anges"