Y a bien dix ans que lui et moi, on se servait du même savon
Qu'on disait les mêmes jurons, qu'on se chauffait du même bois
Si j'attrapais un chaud et froid, il attrapait un froid et chaud
Le jour où j'ai échoué au bac, il fut collé à son bacho
Mais quand on a connu Joséphine
Ça faisait jamais qu'une Joséphine pour deux
Comme elle n'avait ni sœur, ni cousine
Tout d'suite, on s'est mangé le blanc des yeux
Il y avait sous sa robe sage, un Rubens, une vraie damnation
Et causant à tous les étages, une jolie conversation
Fallait vraiment faire attention, elle avait la haute tension
Et pour un oui ou pour un non, elle vous faisait sauter les plombs
Mais depuis qu'on avait Joséphine
Ça faisait jamais qu'une Joséphine pour deux
Si elle avait fait venir sa cousine
On n'se serait plus mangé le blanc des yeux
Avant quand j'faisais la vaisselle, c'est toujours lui qui l'essuyait
Mais quand j'dénichais une donzelle, c'est toujours lui qui l'embarquait
Ça lui donnait des vitamines, c'est le prétexte qu'il trouvait
Moi j'avais pourtant pas bonne mine avec ma gueule de petit Gervais
Mais depuis qu'on avait Joséphine
Le crime allait sûrement nous diviser
Elle faisait pour nous deux, la cuisine
Mais seul, moi je voulais tous ses baisers
Pour mettre un comble à nos tracas, un ami vint nous visiter
Et voyant qu'on le retenait pas, il a décidé de rester
Ça fait trois ans qu'il est dedans, disant "je partirai demain"
Seulement y voudrait les enfants, y a pas qu'à lui qu'ça appartient
Et puis on aime tant Joséphine
Malgré que ça n'soit plus comme autrefois
Elle a fait venir sa sœur, sa cousine
Et on a que l'embarras du choix