Les cloches de bronze ont sans doute une âme
Puisqu'en écoutant leurs accents profonds
On dirait des voix et des cris de femme
Là-bas en Bretagne, aux jours de pardon
Alors, aussi loin que s'étend la lande
Où le genêt d'or enlace le houx, les yeux vers le ciel, les marins d'Islande,
Les jeunes, les vieux, sont tous à genoux
Dominant les flots qui battent les roches,
Ecoutez, Ecoutez... l'âme des cloches
R : Entendez-vous les cloches qui prient
Dans la chapelle où monte l'encens,
L'écho des bois, au vent des prairies
Redit leur doux et pieux accents
Comme des femmes recueillies
Les cloches prient.
A Pâque, elles font un bien long voyage
Elles vont à Rome a travers les airs
Aucun Angélus, en aucun village,
Ne résonne plus dans les cieux déserts
La légende veut qu'elles nous reviennent,
Avec les beaux oeufs qu'on offre aux petits
Et dans le printemps, leurs notes s'égrènent
Pour accompagner la chanson des nids
La forêt verdit... les beaux jours sont proches
Ecoutez, écoutez... I' âme des cloches
R : Entendez-vous les cloches qui chantent
Dans les frissons de l'air embaumé
Se répandant en notes vibrantes
Par les chemins où fleurit le mai
Comme des femmes souriantes
Les cloches chantent.
Peut-être ces voix nous descendent-elles
A travers l'azur du grand paradis
Où dans une vie heureuse et plus belle
Nous devons goûter les bonheurs prédits
Là dans le secret d'une paix profonde
Parmi les bosquets verts et toujours frais
Les coeurs qui se sont aimés dans ce monde,
Se retrouveront unis pour jamais!
O fronts innocents, purs et sans reproches
Ecoutez, écoutez... l'âme des cloches
R : Entendez-vous les cloches qui rêvent
En nous contant de beaux songes bleus
Par les cités les monts et les grèves
D' un seul élan montant jusqu'au cieux
Ames des femmes qui s'élèvent
Les cloches rêvent.