Huit millions de tes frères
Génocidés naguère
Sur ce qui fut la terre
Sacrée de tes ancêtres
Et ils sont toujours fiers
Du général Custer
Des héros légendaires
De la conquête de l'ouest
Du Buffalo Bill ce con
Qui tuait les bisons
Comme on tire au pigeon
Débile Buffalo
D'Davy Crockett ce fou
Dont les renards, les loups
Se souviennent surtout
Parce qu'il leur fit la peau
Entendras-tu ces mots
De derrière tes barreaux
Leonard
Du fond de ta cellule
Dis-leur qu'on les encule
Ces connards
Ce peuple de barbares
Ce pays blanc et noir
A construit son pouvoir
Sur le sang des Cheyennes
Mais les livres d'histoire
Ont perdu la mémoire
Pas un mot à la gloire
De ces nations Indiennes
Qui respectaient la vie
Et la terre et ses fruits
Et prêtaient aux fourmis
Une âme magnifique
Pas de drapeaux en berne
Pour qu'un môme se souvienne
De cette Shoah ancienne
Qui a bâti l'Amérique
Entendras-tu ces mots
De derrière tes barreaux
Leonard
Du fond de ta cellule
Dis-leur qu'on les encule
Ces connards
Tes frangins survivants
Quelques milliers pourtant
Furent bien gentiment
Parqués comme bétail
Dans des réserves sordides
Où vous crevez, tranquilles
Alcool, drogues, suicides
Loin du monde qui braille
Toi tu as pris ton fusil
Pour refuser l'oubli
Tu n'as pas leur folie
Tu as tiré en l'air
Et tu as pris perpette
Trente ans que tu végètes
À l'ombre des tempêtes
Qui agitent la terre
Entendras-tu ces mots
De derrière tes barreaux
Leonard
Du fond de ta cellule
Dis-leur qu'on les encule
Ces connards
Je vis très loin de toi
Mais, tu sais, je suis là
Tu entendras ma voix
Un jour dans les nuages
Au pays de Voltaire
Résonne la colère
Contre ces tortionnaires
Qui t'ont jeté en cage
Puisse un jour ma chanson
Aux murs de ta prison
Ouvrir un horizon
D'amour et de lumière
Devenir un totem
Pour te dire << je t'aime >>
L'innocent qu'on enchaîne
Sera toujours mon frère
Entendras-tu ces mots
De derrière tes barreaux
Leonard
Du fond de ta cellule
Dis-leur qu'on les encule
Ces connards