J'ai le cur couleur de marbre
Couleur de prison
J'ai les feuilles de mon arbre
En morte saison.
Les vitraux de mon église
Sont à remplacer
Et toutes mes tours de Pise
Viennent de tomber.
Toutes les vagues t'emportent
Toutes les vagues t'emportent
Toutes les vagues t'emportent
Une à une
Et la lune a un cur gros comme ça.
Tous les merles se recueillent
Ils ne chantent plus
Et les livres que j'effeuille
Je les ai tous lus,
Dans mes jets d'eau, dans mes vasques
Qui viendra danser
Qui donc remettra ton masque
Pour te remplacer ?
Toutes les vagues t'emportent,
Toutes les vagues t'emportent,
Toutes les vagues t'emportent
Une à une
Et la lune a un cur gros comme ça.
Dans les eaux de ma mémoire
Tous les pétroliers
Déversent des marées noires
D'oiseaux foudroyés.
C'est le sang de ma blessure
Qui roussit mes fleurs,
Et j'ai reçu, je le jure,
L'automne en plein cur.
Toutes les vagues t'emportent,
Toutes les vagues t'emportent,
Toutes les vagues t'emportent
Et la lune
A un cur gros comme ça;
Toutes les vagues t'emportent
Une à une et la lune a un cur gros comme ça.