Je m'appelle Octave
Et je fais le zouave
Sur le pont de l'Alma
Où quelquefois, comme autrefois, j'en bave
Mais plus qu'en Afrique
Aux temps héroïques
Quand sous la chéchia
Garance, j'avais mission historique
D'éduquer les peuples
Sauvages et aveugles
De guider sur des torrents d'idées
Le grand troupeau qui beugle
Que j'ai de la peine
Toute la semaine
Moi qui aimait tant
Voir couler l'sang, de voir couler la Seine
On nous redoutait
Comme le feu, comme la peste
De Sébastopol
À Magenta à Palestro
Comme Mac Mahon
Je suis parti
"J'y suis, J'y reste"
Pour en arriver finalement à, "Que d'eau, que d'eau"
Au printemps le fleuve
Me met à l'épreuve
Comme si les frimas
N'suffisaient pas, il faut encore qu'il pleuve
Et il monte, monte
Ce lent mastodonte
J'affrontais le front
C'est un affront à présent que j'affronte
Car j'ai de la flotte
Jusqu'à la culotte
Jusqu'au gros colon, jusqu'au galons
Parfois jusqu'à la glotte
Moi qu'on put connaître
Zouave et fier de l'être
Il y a des moments maintenant
Où j'en ai par dessus la tête
On nous redoutait
Comme le feu, comme la peste
De Sébastopol
À Magenta à Palestro
Comme Mac Mahon
Je suis parti
"J'y suis, J'y reste"
Pour en arriver finalement à, "Que d'eau, que d'eau"
Je m'appelle Octave
Et je fais le zouave
Sur ce pont damné
Où chaque année, je sens qu'mon cas s'aggrave
Dans mes jambes, ça bouge
J'ai des fourmis rouges
Un jour j'vais m'tirer
Faire une virée, j'vais prendre un bateau-mouche
Direction l'septième
L'régiment que j'aime
Encore des beaux jours
Pour les tambours et pour les chrysanthèmes
Paraît qu'y a une chouette
Gué-guerre qui vous guette
Ça sent le crime
Et les vieux d'Crimée n'seraient pas de la fête
Bataillon
À mon commandement
Ligne de section par trois
En avant, marche
Une, deux, une, deux
Ça va, ça va, ça va
Ça s'entend bien
Deux, une, deux, une