Embarqué dans un camion, direction les ténèbres
J'entends encore les pimpons, je m'éloigne de la tess
Menotté aux chevilles, menotté aux poignets
Escorté par le bruit du porte-clés des hesses
Première nuit en cellule, je regarde la fenêtre
J'entends des gens qui hurlent et d'autres qui font la fête
J'me rappelle du surveillant et sa foutue gamelle
Qui m'a dit : "Soso Maness, bienvenue aux Baumettes"
Une semaine aux arrivants, ça fait mal à la tête
J'suis monté en bâtiment, j'ai retrouvé mes frères
Ça m'envoie un colis, une plaque, un téléphone
Couteau en céramique et une cartouche de blondes
J'fais le sport avec Steck, en cellule avec Z
Assis sur mon lit, je repense à tout mon tieks
Je reçois des cantines, la cellule, elle est pleine
En promenade, ça frime, ça fait gonfler les pec'
Et je tourne, et je tourne, et je tourne
J'tire une barre, en fumette, je gamberge
Et je tourne, et je tourne, et je tourne
Dans les coursives, j'entends les pas des hesses
Et je tourne, et je tourne, et je tourne
J'tire une barre, en fumette, je gamberge
Et je tourne, et je tourne, et je tourne
J'entends les pas des hesses
La taule, c'est une routine, j'appelle ma femme au chnin
J'vois ma mère au parloir et elle voit que j'ai bonne mine
Et les jours passent, et les mois défilent
Et les actions de camés me donnent des fous rires
C'est la canicule, dedans, il fait chaud
J'attends le crépuscule, bercé par le ventilo
Un pote vient de rentrer, on s'occupe de lui
J'lui envoie tout c'qui faut pour qu'il passe une bonne nuit
Et je tourne, et je tourne, et je tourne
J'tire une barre, en fumette, je gamberge
Et je tourne, et je tourne, et je tourne
Dans les coursives, j'entends les pas des hesses
Et je tourne, et je tourne, et je tourne
J'tire une barre, en fumette, je gamberge
Et je tourne, et je tourne, et je tourne
J'entends les pas des hesses